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28e DIMANCHE ORDINAIRE « B » 2018



Parole de Dieu: Sagesse 7, 7-11; Hébreux 4, 12-13; Marc 10, 17-30

Le livre de la Sagesse met en scène le roi Salomon qui, après avoir demandé et obtenu la Sagesse, en est venu à la considérer comme le bien le plus précieux qu'on puisse posséder. Selon lui, la Sagesse est même supérieure à la gloire, au pouvoir, à la richesse, à la santé et à la lumière. En d'autres mots, la Sagesse qui vient de Dieu est le véritable bien essentiel à rechercher. Mais qu’est-ce qui rend la Sagesse aussi désirable? C'est qu’elle est un don de Dieu qui contribue au bonheur de l’être humain. Elle permet en effet de découvrir le vrai sens de la vie. Bien plus, elle est le bien par excellence qui sert à relativiser tous les autres.

Dans notre monde, il est facile de voir que la principale préoccupation des gens est de se procurer des biens de toutes sortes. Les uns sont nécessaires, mais force est d'admettre que beaucoup d'autres sont superflus. Dans notre société de consommation, plusieurs sont pour ainsi dire engagés dans une course au trésor, un trésor qui mobilise toutes les énergies et qui s'avère en bout de ligne sans grande valeur essentielle. Pour sa part, le Sage laisse entendre que ce qui importe – et Jésus le rappellera dans l’évangile –, c’est de savoir évaluer correctement les choses et de s’en servir avec détachement. Sans mépriser les choses matérielles, il faut savoir les relativiser.

Cette ligne de pensée se continue dans l’évangile où Jésus souligne le caractère secondaire des richesses en comparaison du véritable bien essentiel. L’évangéliste Marc met en scène un homme riche, honnête, et disposé à aller plus loin dans sa quête spirituelle; en plus de tout ce qu'il possède, il convoite le bien ultime: la vie éternelle. Mais il lui manque une chose : la capacité de se détacher de ses avoirs, ces biens que Salomon considéraient déjà comme des riens en comparaison de la Sagesse donnée par Dieu. Pour ajouter la vie éternelle à toutes ses autres possessions, l’homme riche s'enquiert de l'avis de Jésus. Sa réponse est simple: il faut avoir un cœur d’or pour s’enrichir de la vie éternelle. Mais un cœur d’or se distingue par sa capacité de donner et l’homme riche s’en sent incapable; il trouve trop difficile de se départir de ses grandes richesses.

Si l’homme riche demande à Jésus ce qu'il doit faire pour avoir la vie éternelle, c’est qu’au fond de lui-même il n’est pas totalement satisfait, même s’il possède tout ce qui, aux yeux du monde, est suffisant pour être heureux. Il est en recherche, mais sa quête ne va pas plus loin parce qu’il est incapable de vaincre l’obstacle que constitue l’accumulation de ses biens. Sa fortune pèse plus lourd dans la balance que ce qu'il convoite ultimement. Il ne peut se décider à faire le pas décisif qui pourrait l’amener plus loin.

Ce que Jésus lui propose, c’est d'aménager son espace intérieur pour être capable de tout recevoir de Dieu. Car ce que Jésus suggère à l’homme riche, ce n’est pas de tout perdre, mais de tout gagner. Il l'invite à opter de façon prioritaire pour Dieu et quand Dieu passe au premier plan, tout le reste devient relatif. Nous pouvons tous nous reconnaître dans l’homme riche. Comme lui, nous sommes de bons croyants, de bonnes personnes et nous pouvons nous demander: est-ce suffisant? comment aller plus loin? oserons-nous suivre Jésus?

Dans la perspective ouverte par l’évangile, la lettre aux Hébreux contient une exhortation faite aux chrétiens à tout miser sur Jésus, le Fils de Dieu. L’auteur s’adresse à des chrétiens désorientés dont la foi est fragilisée et ébranlée, qui manquent de maturité spirituelle et risquent de se décourager, sinon d’apostasier. Il les encourage à garder ferme leur attachement au Christ. Il fonde son encouragement sur la Parole de Dieu. Il invite les croyants à se mettre à l’écoute de la Parole, cette lame à double tranchant qui pénètre au plus profond de l’âme pour juger des intentions et des pensées du cœur. C’est là, au plus intime de l’être, que se fait l'option de foi. De ce point de vue, quiconque décide d’accueillir la Parole, de l’intérioriser, d'en vivre, trouve en elle la force de choisir Dieu en premier. Tout le reste arrive de surcroît.


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