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29e DIMANCHE ORDINAIRE « B » 2018



Parole de Dieu : Isaïe 53, 10-11; Hébreux 4, 14-16; Marc 10, 35-45.

La première lecture, tirée du quatrième chant du Serviteur souffrant d’Isaïe, et la deuxième, extraite de l’épître aux Hébreux, sont des textes qui sont proclamés chaque Vendredi Saint, dans le cadre de la célébration de la Passion. Il convient donc d'aborder le thème de la souffrance et du sens qu’elle peut avoir dans nos vies.

Le caractère tragique du destin de Jésus émerge encore du passage de l’évangile de Marc. Après avoir annoncé pour la troisième fois sa mort, Jésus demande à ses disciples Jacques et Jean s’ils sont prêts à boire à sa coupe et à être baptisés du baptême dans lequel il sera plongé. Ils répondent oui, mais non sans avoir démontré juste auparavant une incompréhension totale du destin de Jésus. Étaient-ils vraiment conscients que boire à sa coupe, cela voulait dire partager sa souffrance et qu'être baptisés du baptême dans lequel il allait être plongé signifiait le suivre dans la mort? Ils étaient bien plus préoccupés de siéger à ses côtés dans le royaume, démontrant ainsi qu’ils ne voyaient en lui qu’un leader politique appelé à prendre le pouvoir pour refaire de Jérusalem la capitale d’un état juif libéré du joug des Romains.

Quoi qu'il en soit du niveau de leur compréhension, les disciples n’échapperont pas à la souffrance et à la mort. Mais cette participation au destin de Jésus a quand même un sens, qui peut nous rejoindre personnellement dans nos propres souffrances et dans notre propre mort. Qu’elle soit liée au grand âge, à la maladie ou à la méchanceté humaine, la souffrance a toujours quelque chose de scandaleux, d’incompréhensible, de révoltant. On ne peut en venir à bout par nos propres moyens et on ne peut la subir sans poser des questions, car elle touche à l’absurde. La souffrance affecte toutes les fibres de notre être physique ou mental, elle nous ronge, nous diminue et nous fait prendre conscience des immenses limites qui sont les nôtres et bien souvent aussi de notre incapacité personnelle de lui donner un sens.

Ce sens nous est révélé par l’Écriture. Le prophète Isaïe dit du Serviteur souffrant de Dieu qu’il a été broyé par la souffrance, mais parce qu’il a connu la souffrance, le Serviteur justifiera les multitudes et se chargera de leurs péchés. Les témoins de la déchéance du Serviteur découvrent donc que sa souffrance et sa détresse ont pour eux un sens. Ils comprennent que le Serviteur porte dans sa chair transpercée et broyée les souffrances des autres pour les en libérer.

Dans l’épître aux Hébreux, l’auteur affirme que Jésus n’était pas incapable de partager nos faiblesses; en toutes choses il a connu l’épreuve comme nous. Jésus, le Serviteur de Dieu, a connu vraiment la souffrance, il a partagé pleinement nos faiblesses et, pour cette raison, l’auteur n’hésite pas à dire : Avançons-nous avec pleine assurance vers le Dieu tout-puissant qui fait grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours.

Convaincues d’obtenir le secours du Seigneur, les personnes qui souffrent peuvent donc faire leur cette belle prière du psalmiste : Nous attendons notre vie du Seigneur : il est pour nous un appui, un bouclier. Force, lumière, sérénité et paix : telles sont les grandes richesses dispensées par Dieu à qui demande avec foi de le rencontrer au cœur des souffrances qu’il a à endurer.


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