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24e DIMANCHE ORDINAIRE « C » 2019


Parole de Dieu : Exode 32, 7-11.13-14; 1 Timothée 1, 12-17; Luc 15, 1-32.

Il nous arrive assez fréquemment d'être témoins ou acteurs d'une relation humaine qui s'effrite, se brise et cause des blessures douloureuses et longues à guérir. Dans ces situations, la question du pardon se pose et ne trouve pas toujours de réponse. Quand il y a offense, l'amitié, l'amour, la qualité de la relation, tout est ébranlé et l'on se demande s'il faut passer l'éponge et pardonner. Notre réponse a une incidence directe sur nos liens avec l'autre. Si le pardon est accordé, n'allons pas croire que la mémoire s'en trouve effacée. Habituellement, le mal subi reste gravé dans la mémoire, il est difficile de tout oublier. Et si le pardon est consenti, cela ne veut pas dire que la blessure est superficielle et légère. Le pardon est une démarche complexe qui exige parfois beaucoup de temps et pour que la réconciliation se réalise enfin, il faut l'assentiment et le bon vouloir des personnes en cause.

Tout cela pour dire que le pardon sincère et authentique n'est jamais simple ni facile. Le mal subi est parfois si atroce et odieux qu'on se demande s'il est possible de pardonner. Des personnes s'en disent incapables ou s'y refusent obstinément. Si l'on aborde les mêmes questions dans une perspective de foi, on peut interroger l'attitude de Dieu lui-même face au mal. Ferme-t-il les yeux, détourne-t-il son regard, oublie-t-il, punit-il, se venge-t-il... ou pardonne-t-il?

Les lectures de ce dimanche offrent des réponses à ce questionnement. Au livre de l'Exode, il est question de corruption, d'idolâtrie. Dieu s'insurge contre ces offenses qui lui sont faites de la part de son peuple et alors qu'on croyait qu'il allait exterminer ce peuple rebelle, on découvre qu'il renonce finalement à répondre au mal par le mal.

Dans les paraboles de la miséricorde que nous présente l’évangile de Luc, les choses sont claires : non seulement Dieu pardonne, mais il y trouve de la joie. Si la personne s'est éloignée, Dieu attend patiemment son retour. Si elle est perdue, il part à sa recherche. Si elle décide de revenir vers lui, il l'accueille avec générosité et dans la plus grande joie. Dieu est à ce point attaché à tous ses enfants qu’il ne peut tolérer d'en perdre un seul. Qu'on prenne nos distances par rapport à lui, qu'on l'ignore ou qu'on l’oublie, qu'on le renie ou le trahisse, son cœur blessé reste toujours ouvert et prêt à accueillir et à pardonner.

Quelle que soit la distance qui nous sépare de lui, Dieu demeure passionnément épris de nous. Les trois paraboles soulignent cet attachement profond de Dieu pour ce qui est perdu. Il ne se décourage jamais de nos lenteurs, de nos insouciances, de nos surdités chroniques à ses appels. Quand Dieu retrouve ceux qu’il avait perdus, il éprouve une immense joie.

Dans la parabole du fils perdu et retrouvé, la réaction extravagante du père lors du retour de son fils à la maison nous révèle qu'au mal subi doit succéder quelque chose d’heureux. Le pardon du Père est tellement grand qu'il donne lieu à une fête. La joie des retrouvailles et la fête occupent tout l’espace créé par le pardon. Quand on réfléchit bien à cet amour viscéral de Dieu pour chacun et chacune de nous, il devient pratiquement impossible d’y rester indifférent. Retournons vers Dieu et nous serons accueillis dans la joie!

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