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3e DIMANCHE DE L’AVENT « A » 2019


Parole de Dieu : Isaïe 35, 1-6a.10; Jacques 5, 7-10; Matthieu 11, 2-11.

Traditionnellement, le troisième dimanche de l’Avent est appelé le dimanche rose, sans doute en raison du thème de la joie qui ressort en particulier du message du prophète Isaïe. Ne dit-il pas en effet : « Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse comme la rose »? À cela s'ajoutent plusieurs expressions comme : « Le désert et la terre de la soif, qu'ils se réjouissent », « le pays aride... qu'il exulte et crie de joie », « la bouche du muet criera de joie », « ils entrent dans Sion avec des cris de fête, couronnés de l'éternelle joie. Allégresse et joie les rejoindront ».

Avec ce passage du livre d'Isaïe, on se retrouve en contexte d'exil à Babylone. Le prophète annonce au peuple déporté qu'un nouvel exode l'attend. Il y a de quoi se réjouir, surtout après 70 ans de captivité. Mais d'où vient ce débordement de joie sinon de l'espérance d'être sauvé par Dieu? Ce qui est promis aux aveugles, aux sourds, aux boiteux vise à soutenir le moral de ceux et celles qui sont tentés par le découragement. Quand l'auteur parle de la vengeance et de la revanche de Dieu, il évoque la victoire de la vie sur la mort, du bien sur le mal. Pour le peuple d'Israël, le meilleur était à venir.

Quelques siècles plus tard, à l'époque de Jean Baptiste et de Jésus, la situation n'était guère plus enviable que celle des déportés à Babylone. La domination de l'empire romain était lourdement ressentie. Pour les Juifs qui avaient alors à subir le joug de l'occupant, la misère était le lot du plus grand nombre et le salut annoncé par les prophètes signifiait beaucoup. Le peuple attendait un messie, un envoyé de Dieu, qui les libérerait de l'oppression. Jean Baptiste était aussi habité par cette espérance mais, au fond de sa prison, il avait tendance à se décourager, d'où la question qu'il pose à Jésus par l'intermédiaire de ses disciples : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre? » Voici la réponse de Jésus : « Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. »

Remarquons que les signes que Jésus énumère concernent des corps brisés, des élans vitaux éteints, des relations coupées, mais qui sont guéris et rétablis. Ne pourrions-nous pas relire ces signes en référence à nos propres vies qui sont aussi marquées par de telles limites? Sa capacité de guérison ne peut-elle pas s'étendre aussi à toutes nos anomalies et limites? Par l’action de son Esprit au cœur même de ce qui nous fait le plus souffrir au quotidien, le Christ a le pouvoir de nous guérir, de nous redresser, de nous libérer, de nous remettre en marche et de faire jaillir la joie en nous, pourvu bien sûr que nous l’accueillions dans la foi.

Par son action, il a la capacité de transfigurer la mort qui nous menace. Dans la mesure où nous accueillons le Christ dans la foi et l’espérance, nous pouvons avoir l’assurance que nos vies seront transformées. De même que Jean Baptiste est décontenancé par un Messie qui ne se révèle pas comme il rêvait, nous pouvons être déçus de voir ce qui se passe dans notre société et d'avoir le sentiment de ne pouvoir rien faire. Inspirons-nous de la réponse de Jésus à Jean et posons notre regard sur ce qui se passe en termes de lutte contre le mal, de guérison des corps et des cœurs, de lutte pour la justice. Quelles que soient notre misère et nos aspirations contrariées, si nous ouvrons nos cœurs à l'Esprit de Dieu qui agit encore aujourd'hui, notre espérance renaîtra et nous connaîtrons la joie.

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